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Musique

«La musique est un médiateur entre le monde de l'intellect et celui des sens... C'est la seule entrée spirituelle dans l'univers supérieur.» — Ludwig van Beethoven 

«La musique glorifie Dieu. Aussi apte, voire plus, à Le louer que la construction d'une église avec toutes ses décorations, la musique est le plus bel ornement de l'église.» — Igor Stravinsky 

Les sentiments joyeux qu'éveillent la musique, les hymnes et autres formes de glorification mélodieuse du Seigneur sont une sorte de théologie sonore où artiste et auditoire peuvent com-prendre le Divin plus facilement que par d'autres moyens. Ceci est particulièrement évident dans le vaishnavisme où, depuis des millénaires, la musique fait partie intégrante de la tradition mystique. La musique est souvent associée aux divinités: la déesse Sarasvati et le céleste sage Narada jouent de la vina (sorte de luth indien) célébrant ainsi leur traversée du cosmos matériel. Krishna fascine l'univers entier grâce aux notes mélodieuses de Sa flûte magique. Shiva, pour sa part, exécute la danse de la destruction universelle tout en jouant de son tambour appelé dindin. 

En Inde du Nord, le terrain très fertile de la musique vaishnava a vu naître plusieurs styles aux différences subtiles mais notables.

Les styles musicaux gaudiyas, comme le Garan-hati de Narottam Das, le Manohar Shahi de Shrinivas et le Reneti de Shyamananda ont tous des techniques distinctives. À titre d'exemple, le Garan-hati commence lentement et mélodiquement sur un rythme simple, puis devient de plus en plus complexe pour aller crescendo avec des chants et des danses plein d'allégresse. Par opposition aux autres formes de kirtans, cette variété unique de musique vaishnava comporte toujours des textes dits Gaura-chandrika (c.-à-d. des prières à Shri Chaitanya révélant qu'Il est identique à Krishna), suivis de louanges directes à Krishna.

Néanmoins, toutes les formes de kirtan de l'Inde du Nord utilisent les rythmes tonals et polytonals (tala), les formes mélodiques précises (raga), les gestes d'expression émotionnelle (abhinaya) et la danse (natyam).

En Inde du Sud, la tradition musicale est tout aussi développée. La technique dite araiyar (c.-à-d. parler, proclamer) des chanteurs-danseurs des principaux temples Shri Vaishnavas, a recours à des techniques vocales et des styles de danse complexes, ainsi que des représentations théâtrales lors de certains jours de fête. Le Divya Prabandham, poésie mystique très appréciée des Alvars, sert de base à des myriades de styles musicaux du Sud, dont l'araiyar.

Des dévots musiciens du Sud de l'Inde tels que Purandara Das et Tyagaraj ont popularisé la musique vaishnava dans le Karnataka. L'Académie de musique de Madras est à l'heure actuelle l'endroit le plus documenté sur les nombreuses formes de la musique vaishnava. Les musicologues y ont officiellement adopté la devise suivante: kanou bina gita nahi - «Sans Krishna, il n'y aurait pas de chant.» 

 

LES INSTRUMENTS DE MUSIQUE VAISHNAVAS 

  1. Le mridanga (khol): tambour à deux faces en terre cuite. Un instrument semblable appelé pakhowaj est fait de bois, ce qui le distingue du mridanga traditionnel par son apparence et les sons qu'il produit.
  2. Les kartals. petites cymbales à main qui permettent aux musiciens de tenir le rythme et à l'auditoire d'être absorbé de façon presque hypnotique par la musique.
  3. La vishana (corne): parfois utilisée de façon erratique durant les kirtans.
  4. L'harmonium: instrument à clavier et à soufflerie dont les tons sont produits en pompant l'air avec régularité à travers des anches de métal.
  5. La Vina : instrument à sept cordes semblable au luth, de la catégorie des cithares, muni d'un long manche et sculpté en forme de poire.
  6. La tampura : instrument à cordes semblable au sitar généralement fait de bois ou de citrouille séchée, dont on pince habituellement les quatre ou six cordes l'une après l'autre pour créer un fond sonore de bourdon pour les autres instruments. 

 

Certaines parties de la littérature védique sont presque des traités sur le son, expliquant comment utiliser le son comme outil spirituel. On retrouve d'ailleurs ce concept dans d'autres cultures. Les chroniques de nations aussi différentes que l'Egypte et l'Irlande nous parlent d'une époque ancienne où les vibrations sonores servant de fondement à l'univers furent utilisées par les spiritualistes pour le bien de l'humanité. Comme la Bible qui déclare : « Au commencement était le Verbe » (Jean 1:1), les Écritures vaishnavas affirment elles aussi que l'entière création cosmique s'amorce avec le son : « Sa parole engendra l'univers. » (Brihad-aranyaka Upanishad 1.2.4). Le Vedanta-sutra ajoute que l'ultime libération procède aussi du son (anavrittih shabdat).

Le son primordial est appelé Shabda Brahman : Dieu sous forme de parole. Étroitement lié à ceci est le concept de Nada Brahman : Dieu sous forme sonore. Le mot sanskrit nada, qui signifie « son », est lié au terme nadi, qui dénote le flot mouvant de la conscience – un concept qui remonte au Rig Veda, le plus ancien des Védas. Ainsi, la relation entre le son et la conscience est depuis longtemps documentée dans la littérature ancestrale de l'Inde. En fait, les textes védiques décrivent le son comme le moyen par excellence pour accéder à une conscience supérieure, spirituelle.

Les mantras, ou sons sacrés, servent à percer les niveaux inférieurs de conscience – sensoriel, mental et intellectuel – aux fins de purification et d'illumination spirituelle. Il a été démontré que le son de différentes lettres, spécialement les lettres sanskrites, affecte le mental, l'intellect et les nerfs auditifs de ceux et celles qui les chantent ou les écoutent. Les sept centres d'énergie (chakras) de la colonne vertébrale et les trois canaux praniques (qui véhiculent le prana) du corps subtil (ida, pingala et sushumna nadis) réagissent tous aux mantras, élevant le pratiquant à des niveaux de conscience supérieurs.

LE MONDE INAUDIBLE DU SON

Bombardé par tous les sons imaginables, l'homme d'aujourd'hui n'entend plus vraiment. En fait, l'humain est physiquement incapable de percevoir certaines portions de la gamme de vibrations connues. Tout en étant extrêmement sensible aux ondes sonores d'environ 1000 à 4000 cycles par seconde (cps), l'être humain est pratiquement sourd au-delà de 20000 cps. Le chat et le chien, par contre, peuvent entendre jusqu'à 60000 cps, tandis que la souris, la chauve-souris, la baleine et le dauphin peuvent émettre et recevoir des sons bien au-delà des 100000 cps.

Malgré notre incapacité à entendre certaines fréquences, notre ouïe est néanmoins supérieure à notre vue. Ce que Krtherine Le Mee explique en détail dans son livre Chant (New York, Bell Tower Publishing, 1994. pp.28-29) :

« L'ouïe... est reliée par l'expérience au cœur, et la musique comme le son nous touchent de façon très directe. Le visuel n'éveille pas en nous des résonances aussi profondes que les perceptions auditives. Ceci s'explique par le fait que notre appareil visuel possède un champ fréquentiel d'un peu moins d'un octave, allant de l'infrarouge à l'ultraviolet, tandis que notre appareil auditif jouit d'un champ de quelque huit octaves, approximativement 60 à 16000 hertz ou fréquence de vibrations par seconde. Nous percevons les fréquences acoustiques sous forme de tons et les fréquences lumineuses sous forme de couleurs. Les fréquences du champ visuel sont plus élevées que celles du champ auditif (de l'ordre de 1010) et, c'est un fait bien connu, plus les fréquences sont élevées moins elles pénètrent un matériau donné. À titre d'exemple, un morceau de carton nous protègera aisément de la lumière, mais il faudra un mur épais pour empêcher le son de passer, et plus le ton sera bas, plus il penètrera en profondeur. Nous sommes très sensibles au son, non seulement à travers l'oreille mais la peau également. Et il affecte tous nos organes. »

La science démontre que les sens de l'être humain sont aussi imparfaits que limités, et qu'il existe un monde d'expériences sensorielles au-delà de la perception humaine. Les Écritures vaishnavas confirment les limitations des champs visuel et auditif de l'homme et détaillent les innombrables catégories de sonorités spirituelles.

Matthias Labbe

Matthias percussionniste aguerri, voyageur et musicien de la scène actuelle représente une génération à s'être formé aux musiques d'ailleurs et porte avec lui ces bagages culturels en donnant une dimension particulière à ses créations et projets de scènes.
Matthias est le disciple du célèbre Tabla maestro Anindo Chatterjee, s’initie aux rythmes carnatiques avec le Balakumar Paramalingam, le tambour iranien (tombak) au CNR de Rueil-Malmaison avec François Bedel, et les tambours arabes avec Adel Sham El Din.

Matthias Labbe développe aussi des activités de productions avec la structure Tin-Tal qui est spécialisée dans les musiques du monde, avec un intérêt particulier pour les musiques du sous-continent indien. Ses partenaires sont : l'Ambassade de l'Inde a Paris pour l'organisation d'événement sur notre territoire, le réseau des alliances française en Inde, le Musée du quai Quai Branly pour des événements en relation avec le sous continent indien a aussi de nombreux partenaires comme les lieux de diffusions de musique actuelles et les associations de promotion de la culture indienne en Ile de France, en Nouvelle Aquitaine, dans le Nord et en Bourgogne.

Matthias Labbe développe aussi des activités de productions avec Tin-Tal 

Tin-Tal est un bureau de production spécialisé dans les musiques du monde, avec un intérêt particulier pour les musiques du sous-continent indien.

Créée en 2003 ,Tin-Tal a pour objet de soutenir des artistes et favoriser les échanges et le métissage sous les couleurs du dialogue des cultures. Cette volonté constitue un réel terrain de réflexion face aux enjeux et aux facteurs de développement dont les musiques du monde sont porteuses.Tin-Tal souhaite répondre à 4 objectifs fondamentaux : accompagner, produire, diffuser et transmettre. Ainsi, la structure accompagne et développe des artistes dans leur création et auprès des réseaux de partenaires culturels. Cet accompagnement est conçu en fonction des besoins propres de chaque projet et s’appuie sur :

* une expertise artistique
* une aide à la création, selon les besoins spécifiques des projets 
* un soutien au développement local, national, et international 
* une mise en réseaux des projets auprès des acteurs culturels et diffuseurs 

Lorsqu’elle assure la promotion et l’accompagnement des artistes, la structure cherche à favoriser l’émergence culturelle et le prisme de la diversité par la mise en place d’une programmation culturelle dédiée aux musiques monde. Au-delà d’une programmation représentative de la diversité culturelle du territoire, des actions culturelles sont en cours de mises en place afin de favoriser les rencontres entre les artistes et les publics.

Tin Tal Partenaire de Gopala Krishna

 

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