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Méditation

D'où vient la pratique de la méditation? Sans conteste d'Inde...

Origines de la méditation

D'où vient la pratique de la méditation? Sans conteste d'Inde, où une roche gravée il y a 4500 ans à Mohenjo Daro montre un yogi en train de méditer, jambes croisées dans la position du lotus. De la péninsule indienne naît donc une riche spiritualité dont le principal mérite est d'avoir inventé toute une série de gymnastiques de sagesse, avec des expériences en mouvements, comme dans le hatha yoga (qui s'est tant développé en Occident), ou immobiles, comme dans le raja yoga; ces gymnosophies iront fertiliser au fil de l'histoire toutes les civilisations extrême-orientales, qui les adapteront à leur façon. Mais c'est vraiment à Siddartha Gautama (Bouddha), il y a 2500 ans, que revient le mérite d'avoir codifié de façon simple la pratique assise de la méditation sur un coussin, attentif à la respiration et au va-et-vient des pensées, le dos droit, les yeux mi-clos. Depuis, dans les diverses écoles du ch'an chinois, du bouddhisme tibétain ou du zen japonais, la pratique du recueillement immobile en silence se révèle centrale.

Méditation. Le mot attire, fascine et... intimide. Si beaucoup sont convaincus des nombreux bienfaits physiques et psychiques que cette pratique procure, on la pense encore réservée à une élite qui maîtriserait parfaitement l'art du souffle et de la concentration. C'est un tort, car la méditation est à la portée de tous. Méditer, c'est tout simplement faire halte, revenir à soi dans la vigilance et apaiser ses turbulences intérieures. Pendant un instant au moins. Pour atteindre cette détente du corps et de l'esprit, nul besoin c'avoir recours à des techniques sophistiquées. La méditation n'exige aucun talent physique ou intellectuel particulier, elle requiert seulement un peu de persévérance. Pratiquer régulièrement, ne serait-ce que quelques minutes par jour, est la condition pour en recevoir tous les bénéfices.

Les quatre étapes de la méditation

La voie du Silence

Silence des pensées obsédantes, silence des émotions parasites, silence des désirs dévorants... : c'est à cela que nous aspirons ; faire taire enfin le vacarme de notre mental. Mais, saturé de pensées, sans cesse sollicité, notre esprit ne se met pas facilement au repos. C'est pourquoi la pratique de l'assise immobile et silencieuse est sans doute celle qui exige de nous le plus de constance et le plus d'humilité. Il y a 25 siècles, Siddharta Gautama, qui n'est pas
encore connu sous le nom de Bouddha, décide de méditer jusqu'à ce que lui soit révélée la cause première de la souffrance humaine. Assis sous un arbre, en position du lotus sur un coussin d'herbes sèches, il entre en méditation. Au bout de 49 jours et 49 nuits passés dans l'immobilité et le silence, il trouve l'illumination. Dans toutes les traditions spirituelles, orientales comme occidentales, le silence est considéré comme la voie royale menant à l'ouverture et à la paix de l'esprit.

La voie du Souffle

Parce qu'il est le symbole de la vie et le trait d'union entre le corps et l'esprit, le souffle est au coeur de toutes les grandes pratiques méditatives. « Lorsque vous inspirez et expirez en toute conscience, votre corps redevient un avec votre esprit et votre esprit un avec votre corps », écrit le maitre zen vietnamien Thich Nhat Hanh. Dans l'Antiquité, le philosophe Héraclite affirmait que l'âme se renouvelait et récupérait ses forces via l'apport d'énergie vitale fournie par la respiration. Le yoga, et plus particulièrement le pranayama yoga, l'une de ses branches, considère
la maîtrise du souffle comme un outil de méditation majeur. En sanskrit, le mot prana (« souffle ») signifie « énergie de l'Univers ». Ainsi, pour les yogis, plus notre respiration est lente et consciente, mieux nous nous recentrons et mieux nous absorbons cette énergie, génératrice de santé physique et de vitalité spirituelle. La voie du souffle consiste à ralentir et allonger sa respiration afin de libérer corps et esprit. Pour des résultats perceptibles, pratiquez quelques minutes tous les jours, sans exception.

La voie du Corps

La plupart du temps, nous ne sommes pas vraiment là où notre corps se trouve. Pris dans le mouvement et dans la ronde de nos pensées, nous traversons souvent les émotions et les situations en n'étant qu'à moitié présents, attentifs et conscients. Coupés de nos sensations, distraits par notre environnement, nous avons du mal à habiter notre corps, et donc à vivre pleinement l'instant. Si nous accordions davantage d'attention à nos sens, nous pourrions nous ancrer plus souvent et plus durablement dans le moment présent. Dans cet « ici et maintenant » qui est le seul havre de paix à la portée de tous. Marcher, goûter, toucher, écouter, sentir, regarder... Effectués en conscience, en toute vigilance, ces actes de la vie quotidienne rendent notre relation au temps et à notre environnement plus vraie et plus sereine. En faisant taire l'esprit et en nous laissant guider par nos sens, nous cessons aussitôt de ruminer le passé ou de nous projeter dans l'avenir, pour goûter pleinement l'intense saveur du présent.

La voie du Coeur

La méditation n'influe pas seulement sur notre bien-être personnel, physique ou mental. Elle agit également en profondeur et durablement sur nos relations avec autrui. Car, contrairement à certaines idées reçues — qui voudraient que cette pratique serve à se retrancher égoïstement dans sa bulle, la méditation n'est ni fermeture ni repli sur soi.
En nous apprenant à mieux gérer nos émotions, elle nous aide à développer des relations affectives, amicales ou professionnelles plus stables et plus authentiques. Parce qu'elle nous enseigne également à relativiser nos faiblesses, à les accepter ou à les transformer plutôt qu'à les juger, voire les condamner, elle renforce notre bienveillance envers les autres. Certaines pratiques méditatives vont encore plus loin dans l'ouverture du coeur. Elles nous font découvrir comment cultiver la joie, la gratitude et la compassion. Le projet semble ambitieux, mais, en réalité, il suffit de quelques minutes par jour pour modifier progressivement sa façon de voir, de ressentir, de vivre.